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Le Divorce


행복해줘 이젠 행복해줘

Sois heureuse, maintenant sois heureuse

와줘2, Come Back to me 2, Se7en





Quand tu étais enfant, Je te connaissais et tu me connaissais !

Ces paroles ont scié mon cœur en deux. Je ne pouvais même pas dire un mot. Mon être tout entier convulsait et se vidait de toutes les dernières eaux qui lui restaient.


Comment cela je te connaissais et tu me connaissais ? Alors même que je ressassais ces paroles je me souvenais du Tabernacle, de nos moments de prière à la maison, de cette manie que j'avais de chanter à l'école des cantiques, parce qu'en fait c'était tout ce que je connaissais comme musique… Et j'avais évangélisé à ma façon, ce style qu'ont les enfants de tout naturellement parler de Dieu… Alors donc pourquoi as-tu permis qu'ils me laissent pour morte ? 

Cette question-là restait sans réponse. 


J'ai pleuré le culte entier ! Les gens vont se dire que tu as commis un grave péché, me suis-je entendu dire. Mais je m'en fichais parce qu'aujourd'hui j'avais pris une décision. 


Qu'ils parlent ! Qu'ils disent que je suis sale, impure, perdue… 


Aujourd'hui c'est entre toi et moi ! Ainsi tu me connaissais et je t'aimais... Pourtant tu ne les a pas empêchés de divorcer et de ruiner à jamais ma vie ! Eh bien ! Puisque tu m'as abandonnée ce jour-là, c'est mon tour ! 


Je vais tuer l'esprit qui est en moi et ensuite j'en finirai avec celle que tu dis aimer. Ce sont les mots que j'ai prononcés avant la fin de ce culte. À partir de cet instant j'ai refusé d'adresser un mot à Dieu. C'était la guerre ! 


Les gens ont essayé de me convaincre : amies, aspirants pasteurs et diacres ils y sont passés. Ils y sont tous allés de leurs mots tendres. Ils disaient que ma vie n'était pas finie, que je ne mourrais pas. Mais ils ne savaient pas ! Ils ne savaient pas que ce n'était pas une histoire de démons ni de possession : J'AVAIS DÉCIDÉ de punir celui qui disait m'aimer plus que tout et en finir avec celle qu'il avait baptisée amour, mais qui ne l'avait jamais connu !


Mon plan était simple ! Je devais souiller mon âme et une fois que j'en aurais atteint la lie, je mettrais fin à mes jours. Pour ce faire, les hentaïs, pornographie animée japonaise, furent tout désignés. En vrai, je ne me voyais pas regarder autre chose… Rien qu’à y penser, j’en avais la chair de poule… Les dessins animés me paraissaient plus supportables.


Je les regardais machinalement, avec cette volonté de me souiller et de disparaître sous ce tas d’immondices. Mais parfois, l’esprit en moi refaisait surface et luttait vaillamment saisissant toutes les occasions pour parler à mon cœur. Et ces occasions étaient pour le moins surprenantes. J’avais, à mon sens intelligemment, banni la louange et l’adoration de ma vie. Je tenais à m’assurer de la réussite de mon projet. Mais c’était mal connaître mon adversaire. Tous les coups étaient bons pour se rappeler à ma mémoire. Et il affectionnait tout particulièrement utiliser la musique fusse-t-elle même à la gloire d'un autre.


Un pasteur a sifflé la fin de partie un dimanche et a annoncé à mon père la couleur. Il fut décidé de que je partirai à un camp de jeunes en Angleterre et là on prierait pour moi. Que ce soit à Paris ou à Londres, peu m’importait. Mon projet demeurait. Je sentais dans mon cœur la morsure de la colère. Il ne m’était pas possible de pardonner et encore moins de revenir en arrière.


Je m’en allais donc en Angleterre le cœur défiant la grâce et refusant d’entendre le moindre raisonnement. La gentillesse et l’accueil des hôtes m’agaçait. Leurs bons sentiments et leur compassion n’appelaient que ma totale indifférence. J’étais sous un ciel orageux et je ne désirais aucune accalmie, aucun secours. Je restais enfermée dans mon mutisme.


Dans ma petite chambre partagée, la nuit, je ruminais le mal que Dieu m'avait fait. Pourtant le vernis s'écaillait et ces paroles ne cessaient de s'imposer à mon esprit : Écoute ton cœur quand il t'appelle. Et je savais que cela n'avait rien à voir avec l'amour d'un homme à une femme. C'était lui qui m'appelait dès que le silence de la nuit s'abattait sur moi. Et lui de dire hanbokjwo ijen hanbokjwo (sois heureuse, maintenant sois heureuse), il ne me laissait pas en paix. Et moi qui pensais que les larmes en moi avaient tari, je pleurais sans fin. 


Un matin, j'ai capitulé. Je ne me souviens même pas de ce qui m'a poussée à déposer les armes. Je me rappelle juste m'être sentie au creux de son étreinte. Et là dans le tumulte de mon âme s'est fait une paix que je n'avais encore jamais connue.


Je ne comprends toujours pas pourquoi il fallait que je passe par la vallée de la mort. Mais une chose est certaine, sa main est posée sur mon cœur et chaque jour sa grâce me donne de triompher de la morsure de la colère. 


J'étais le symbole vivant d'un amour trahi. Je devais m'étioler, à l'instar du mariage de mes parents… Mais j'ai été sauvée par l'amour parfait qui jamais ne délaisse. 


Quand tu étais enfant, Je te connaissais et tu me connaissais ! Et je ne t'abandonnerai pas !

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